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"DY25"  -  ILE DE NANTES   - Nantes (Loire Atlantique)  -  2007

Architectes : Hervé Beaudouin et Benoît Engel - Florence Marty Paysagiste

 

Le projet se situe dans un site exceptionnel : Le quai Nord de l'Ile de Nantes, aménagé par Alexandre CHEMETOFF.

Le programme comporte des logements, des commerces et un parking, semi enterré.
Le terrain est situé entre la future Ecole d'Architecture (Architectes LACATON - VASSAL)

et le Palais de justice (Architecte Jean NOUVEL).

Il s'inscrit dans le plan d'ensemble établi par Alexandre CHEMETOFF. 

Le projet se décompose en deux parties : le socle et l'immeuble.
L'ensemble est constitué de deux volumes-plots,

reliés par un passage vitré, posé sur un socle remplissant totalement l'emprise de la parcelle.

Les plans sont organisés pour avoir un maximum de vues sur la Loire.

Chaque propriété dispose d'une surface extérieure très importante,

inhabituelle dans ce type de programme.

C'est ce qui en fait la principale originalité.


Le socle est constitué d'un volume plein, creusé, habillé de gneiss,

posée en appareillage pierre sèche, avec de petits éclats glissés dans les joints.

Les creux et les ouvertures sont positionnés pour permettre de bénéficier des vues sur la Loire,

mais également pour rechercher l'exposition solaire.

Le socle contient les parkings, des commerces, regroupés du côté Ouest,

et des logements en duplex, permettant d'avoir presque toutes les façades du socle, "habitées".


Les deux immeubles sont caractérisés par la présence, en périphérie et à chaque niveau,

d'un vaste pont-promenade, soutenu par des écharpes en bois massif,

qui s'appuient sur la structure en béton de la façade porteuse.

Une âme en acier permet le réglage fin

pour éviter les phénomènes de pianotage des éléments préfabriqués.

Ce principe s'inspire et modernise des solutions architecturales traditionnelles.

Cette solution, très simple, permet de grands porte-à-faux et caractérise fortement l'image du bâtiment.

Ce système de poutres rappelle les structures des estacades des quais.

 

"Habiter les quais" c'est aussi pouvoir bénéficier de vastes espaces extérieurs privatifs, 

devant chaque logement.

Le traitement n'a pas été différencié entre le Nord et le Sud, l'Est et l'Ouest,

car chaque face possède son propre intérêt, soit du fait de la vue,

soit du fait de l'exposition.

Le pont-promenade protège les vitrages des effets de serre.

Le parapet du pont-promenade est constitué de jardinières filantes,

ce qui assurera une forte présence végétale, devant les logements.

Un système automatique en goutte à goutte incorporé au garde corps

assure l'arrosage régulier des plantes.

 

Les terrasses plantées, les jardinières et le toit :

La terrasse du socle est plantée d'un jardin, comme la terrasse haute de l'immeuble.

Un principe de buttes conçu par Florence Marty : les  "Iles" permet des plantations conséquentes

sans créer une surcharge importante, comme ce serait le cas,

 avec une épaisseur de terre constante uniformément répartie.

Les jardins sont fractionnés et permettent ainsi à beaucoup d'appartements de posséder un véritable jardin privatif, comme dans une maison.

Les jardinières sont abondamment plantées, elles sont irriguées par un système d'arrosage en goutte à goutte.

Les jardins du toit sont équipés de "Jacuzzi".

Précisions techniques concernant le pont - promenade : 

Les terrasses sont composées de caissons préfabriqués, en béton.

Chaque caisson mesure 3 mètres x 3 mètres.

Le montage est simple et rapide, il évite un coulage en place et la nécessité de coffrer l'ensemble.

Le principe statique est d'utiliser la gravité et les performances du bois et du métal,

soumis à la compression.

Les caissons, nervurés en rives, constituent un emboîtement,

dans lequel l'âme en métal inclinée, est en butée,

entre la nervure extérieure et la saillie des poteaux-contreforts.

Les efforts sont repris grâce à la convergence des axes.

Un clavetage continu, au droit du plancher, solidarise les caissons avec la façade

et reprend la traction.

Le poids relatif des caissons évite les inversions des efforts dus aux effets de soulèvement des vents.

La surface des caissons est sablée en usine et la sous face peinte en blanc, sur place.

L'utilisation du béton, en sol, limite les nuisances acoustiques

pouvant apparaître avec des systèmes plus légers.

Les butons assemblés en 2 parties par des gros boulons de charpentier,

sont constitués d'écharpes en bois massif de 20 cm de section.

Le bois joue le rôle de raidisseur pour l'âme en métal,

mais également contribue à l'absorption des vibrations acoustiques

Le montage des caissons est très simple, à la tour d'étaiement.

Une âme métallique permet le réglage fin de chaque écharpe.

Les eaux pouvant passer entre les éléments préfabriqués,

sont recueillies grâce à un profil en V fait en zinc

et dont la section augmente en se rapprochant de la façade,

générant ainsi la pente nécessaire à la reprise des eaux.

Ces mini-chêneaux aboutissent aux descentes verticales

qui conduisent les eaux de pluie vers le bas.

 

Les espaces intérieurs :

Le hall d'accueil est particulièrement généreux, il est parfois même utilisé comme lieu de convivialité.

A chaque niveau, la circulation horizontale est éclairée naturellement et offre des vues sur la Loire.

 

Maître d'ouvrage : ADI

Ce projet a obtenu la Pyramide d'Argent ainsi que le Grand Prix National de l'Esthétique Immobilère.